vendredi 5 avril 2019

le peu de gens sont morts d'amour


  la flamme tue la mouche, c'est fatal
  la lumière naît du néant, mais de quoi le néant naît-il, si ce n'est de ma peur de la perdre?
  la lumière naît de ma peur de la perdre
  dieu: la peur à l'état pur


  je marche dans le vide et chaque pas en brise l'éternité. j'ambrasse sur les deux joues ma cousine, j'embrasse sur ses deux mamelles ma cousine. ma cousine me dit: je suis la croix en toi


  la douleur suggère un dieu en nous, la simple mécanique ne pouvant justifier la douleur
  seul un dieu souffre en nous, écartelé entre sa propre infinitude et la condition finie de sa manifestation
  autrement dit tout parle de soi tandis que soi
  regarde ailleurs, distrait d'un rien


  je ne suis jamais venu, je ne suis jamais parti
  où et d'où que ce soit. les murs, les toits, les paysages se sont peu à peu érigés autour de moi
  lesquels présentement se désagrègent - le cul nu d'exister en dernière instance
  cet appel alors, de partout tout à la fois,, n'était donc que le reflet de mon regard dans l'angle mort
  de mon carreau...


  à quoi l'univers servirait-il? à quoi le rien servirait-il? à quoi être servirait-il? la pensée du tout ruine le sens - c'est le néant de dieu, l'abîme de conscience
  nous descellons les cercueils. la mort s'apparaît à elle-même, ahurissant miroir et larme sèche
  l'amour ne sera plus que la vague nous emportant


  ils demandent qu'on les aime comme si cela pouvait leur suffire, comme si cela au contraire ne les divertissait pas
  de leur seule et aimante
  déraison d'être


  à ceux qui au fond d'eux veulent mourir - ou plutôt ceux à qui la vie ne peut suffire, ceux que leur condition entrave douloureusement
  à ceux-là sans espoir, à ceux qui ne savent pourquoi, ceux n'ayant intérêt à rien: ces purs glandeurs de l'absence éternelle...

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