mercredi 2 août 2023

souffler sur un trou

 

  il s'éloigne des hommes il s'éloigne des mots, il se croise dans la rue il ne
  s'en remet pas. se reconnaît mas ne se touche pas, c'est sale
  il s'éloigne à vue d'œil

 

  j'étais assis là, mâchonnant le néant. j'étais assis là et rien
  ne m'a tendu la pièce, la main
  une clope ni même un clou
  un clou pourtant ça coûte rien

 

  comme un roseau le vent donné, il ne s'agit de rien
  d'un ciel moralement encombré, d'un bout à l'autre consterné, d'une beuverie entre hommes
  qui ne s'aiment pas

 

  ce soir j'ai la cadence aléatoire, comme qui dirait le hasard dans la peau
  je ne sais ce qui m'attend en me tournant de ce côté-là - de ce côté-
  ci décidément rien ne m'attend

 

  quand tout marque l'exil, d'une croix noire de soi. d'abord en nombre impair je me positionne
  ensuite la vie, informelle, en l'état
  la vie sans bouger d'âme

 

  avant que ne fuitent les lignes, ne colmatent les brèches, frontières cadenassées
  à l'origine un bain, une foule :
  le néant chipoté

 

souffler sur un trou

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