vendredi 16 septembre 2022

se raconter une femme

 

  je ne me souviens pas en avoir fait autant, je baisse la garde. je baisse la garde ainsi soit-il
  si à travers moi s'effondre le monde, le néant quant à lui obtempère

 

  je me caresse la tête. faute de mieux je me caresse la tête. avec le concours de doigts crochus
  je ne te demande pas ce que tu vas faire de moi, afin que tu ne te demandes pas ce que tu vas faire de moi. et ainsi n'en fasses rien

 

  il y a un malade en moi, que je me dois toujours d'aider à se persécuter
  au cas où il penserait à penser à une autre, on a mis des herbes dans sa chaussure. on n'est jamais trop prudent

 

  tour à tour je t'ai prise dans mes bras, les bras allant s'élargissant tandis que rétrécissait l'espace
  j'ai aspiré toute la chaleur d'un corps jusqu'à le laisser froid

 

  toute la nuit je rêve. le jour je m'interromps, le jour c'est quand je n'ai plus de rêve, le rêve quand je n'ai plus de jour
  pendu à l'arbre qui n'existe pas. pendu au vent ou je n'sais quoi. pendu à un mince poil de chatte

 

  je n'arrive plus à distinguer l'os du cheveu, il me faudra plus d'un doigt pour te séduire
  dans s'illuminer d'un baiser l'essentiel ne consiste pas en l'illumination, mais en le baiser-même...

 

se raconter une femme

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