mercredi 27 septembre 2023

d'une tristesse le dard

 

  les caresses on en fait ce qu'on veut, on se les fourre là où on veut
  il suffit de flotter, de retarder le plus possible l'instant où l'on coule
  l'on coule désolément

 

  j'ai peur de rentrer quelque part
  de me dire ben voilà, maintenant que t'es rentré quelque part, tu vas pouvoir te reposer
  te gratter
  jusqu'au sang
  jusqu'à l'os
  jusqu'à la moelle
  et puis quand tu auras fini de te terroriser, si tu n'arrives toujours pas à jouir, enfonce la langue

 

  je m'assois
  sauf que cette fois-ci, je ne m'assois devant rien, aucune eau ne coule
  aucun loup ne hurle
  les morts à la marelle, on les voit sautillant c'est ridicule
  obscène
  sont morts pour rien en plus
  et rien ne rattrapera cela

 

  je crois bien que c'est fini
  tu peux l'affirmer dorénavant, définitivement fini
  ce qui jamais ne cesse, une fois fini, rien ne l'arrête
  une vraie rage de dent
  un vrai mal de chien
  une fois fini, commence l'éternité, laquelle jamais ne rompt, ne cède ni ne trahit
  dimanches et jours fériés, mais vraiment sans pitié

 

  j'ai déchiré ma chemise
  déchiré mon torse nu
  le cœur au chien, la pâtée au zombi
  si on était équipé de bouches on s'embrasserait sans faute ni limite, de bave à peine
  si on était équipé de sexes on se niquerait le sexe, ça nous ferait du bien
  ça nous apaiserait en quelque sorte, ça nous réconforterait
  même si ça sent bizarre

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire