dimanche 23 juillet 2023

seul à boire

 

  il ne pleure que d'un côté, il ne pleure que d'une larme
  un train. un truck. une langue à la trace
  une vie à la traîne
  j'ai tant aimé, mais je ne sais trop quoi

 

  que l'insignifiance retourne à l'insignifiance, et que le reste aussi
  chevaux mais sans les sabots, imagine à quel point
  on se contentera des restes de l'amour, qui lui-même se contentera de nos
  pauvres restes et finalement non : l'assiette vide

 

  il a bu. il a bu quelque chose avant de retomber
  en une sorte de léthargie. il me manque un os et c'est de par cet os-là qu'on reconnaît le genre, l'identité de genre, l'espèce et là
  spatialement neutre, un jour entre mille milliards d'autres
  qui remonte son slip

 

  un homme ne travaille pas. un homme s'abstient
  je n'embrasse personne. les rêves diluviens
  aller là où nul ne te suit, dans l'espoir souverainement fou que t'y suive
  plus qu'une ombre, peut-être un porteur d'ombre

 

  chéri d'un être abstrait, noyau de figue, la tendre déchéance
  on s'appelle du nom qu'on peut. on s'appelle du nom qu'on trouve. on s'appelle du nom dont on s'abandonne
  ou alors on ne s'appelle pas - tout ça parce que juillet, tout ça parce que l'heure creuse,
  tout ça parce que les tombes...

 

seul à boire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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