c'est le soir. il est néanmoins temps que ma mémoire se vide, se vide
de l'angoisse du soir en premier lieu. or outre-mémoire
ne plonge ni ne m'élève. me barrer - je me contenterais bien de
me barrer maintenant
petit être fragile, petit être - nique ta queue
mon sommeil est mort, mon sommeil
ne me regarde pas même en rêve. rien
ne me regarde et moi-même ne
regarde rien, du slip dans la tempête. un vent châtain
raccommodera mes os
si une femme, ou si le doigt d'une femme.
je ne vois pas d'autre lien. le sacré cœur n'existe pas
ni le doigt ni la femme, de surcroît. je n'arrive pas
à me faire à l'idée que je suis mort déjà
pas plus qu'à celle où je suis là encore, malgré tout respirant
mais si une femme - imagine - ou la langue d'une femme...
j'abandonne
je ne sais pas ce que j'abandonne mais quoi que j'abandonne, j'abandonne
c'est un trou de caracture
je marche à vide. dès que je cesse de marcher les murs
s'aplatissent il faudrait faire attention
aux murs, à soi, au large éventail d'existences en faillite au mieux - il
faudrait faire attention un peu